Pour un développement vivable à Avon

Développement durable ou vivable ?

Pourquoi, alors que vous avez été le premier à annoncer votre candidature, n’avoir pas choisi le thème du « développement durable » pour votre campagne ?

Jean-Marie Virot :
Parce que ce terme de « développement durable » est une escroquerie intellectuelle dont il paraît aujourd’hui urgent de sortir. Un enfant de 10 ans comprendra rapidement que sur notre petite planète Terre, aux ressources limitées, on ne peut pas faire vivre 6 milliards d’habitants aujourd’hui, 9 milliards demain, en faisant croire que l’on pourra durablement gaspiller. Une croissance de 2 % par an fait doubler la consommation des ressources en 35 ans. Naturellement, on ne peut tenir ce discours aux populations qui, ici et partout dans le monde, vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Eux, ont droit au développement, mais ce développement ne peut être conçu sur le modèle que nous avons aujourd’hui.

Est-ce une raison pour avoir ainsi abandonné ce thème au maire sortant ? Car, si l’on en juge par la dernière livraison de l’Elan, il n’a pas eu de tels scrupules ?

J-M V : Nous ne lui abandonnons pas le sujet, car pour les raisons que je viens d’exposer, nous travaillons sur le concept de « développement vivable », et non « durable», qui repose davantage sur le respect de notre planète. Ce qui compte pour nous n’est pas le terme employé, mais les actions concrètes que nous menons, ce que l’on fait et la façon dont elles sont reçues — ou vécues — par les Avonnais.
J’ai siégé au Conseil Municipal d’Avon au cours des sept dernières années, et, sur ce point, j’ai constaté que le maire sortant, il y a encore quelques mois, et en particulier lors du débat d’orientation budgétaire, n’avait pas compris tous les aspects de l’expression « développement durable », telle qu’elle a été définie il y a maintenant plus de 15 ans, ou n’en tirait aucune conclusion.

Des exemples ?

J-M V : Durant ces sept ans au Conseil Municipal, en qualité de chef d’une opposition que nous avons voulu constructive, nous avons toujours proposé d’orienter notre action vers du développement vivable. Pour exemples :
• La Maison des Jeunes : nous avons rencontré l’architecte et les services techniques en 2003 pour leur proposer des solutions économes en énergie et en eau. Refusé par la mairie : trop cher et trop novateur !
• La Cantine Avon-Centre : 2006 proposition d’un chauffe-eau solaire. Réponse du maire : «Trop cher et pas assez de soleil à Avon.»
• L’éclairage public : j’ai rencontré le bureau d’étude privé du projet municipal pour lui demander d’éteindre 1 luminaire sur 3, rue du Montceau passé 23 h. Il m’a été répondu que c’était impossible !
C’est pourquoi il faut agir avec un oeil neuf et changer la routine.

En quoi votre programme répond-il mieux au « développement vivable » ?

J-M V : D’abord, nous nous engageons à établir un « Agenda 21 reconnu ».
Il s’agit d’un programme d’actions pour le 21e siècle orienté vers un autre type de développement. Il a été adopté par les pays signataires de la Déclaration de Rio de Janeiro en juin 1992, dont la France. Ses principaux objectifs sont la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il veut également promouvoir la production de biens et de services compatibles avec la protection de l’environnement et de notre société.
C’est un document de 150 à 200 pages sur lequel nous travaillons depuis 18 mois. Il sera le résultat de la large concertation que nous organiserons auprès de la population d’Avon et visera à être « reconnu » par le ministère de l’Environnement. Passer à la réalisation active de ce projet demandera 18 mois de plus. C’est un délai extrêmement raisonnable aux vues de l’importance du chantier et du sérieux de notre engagement. C’est d’ailleurs le temps qu’il a fallu au Conseil Général de Seine et Marne pour élaborer « l’Agenda 21 du département », qui vient d’être reconnu par le ministère.
Dès notre élection, et sans attendre ce document, nous réorienterons dans un sens plus économe pour le contribuable et également moins consommatrices d’énergie, certaines dépenses inscrites dans le budget 2008, par exemple celles concernant le remplacement des lampadaires. Nous ferons aussi des achats éthiques et vivre le commerce de proximité.
Nos critères de développement vivable imposeront de nouvelles normes d’économie pour le chauffage des futurs logements sociaux.
Notre avenir n’est ni un enfer, ni catastrophique, mais au contraire, plein d’espoir et à notre portée.

Mais le maire sortant, dans la plupart de ses discours, et encore dans son dernier éditorial de l’Elan, fait référence à l’ « Agenda 21 » que M. Dubrule et lui-même ont remis au Président Chirac le 3 novembre 1998. Il existe donc déjà !

J-M V : Laissez-moi rire. Ce document n’a servi qu’à faire une photo avec le Président de la République. Il n’y a jamais eu la moindre velléité d’application. D’ailleurs, comme je l’ai souvent dénoncé en Conseil Municipal, il est totalement creux. Il ne comporte que trois pages constituant tout au plus le sommaire d’un Agenda 21 qu’il aurait fallu élaborer, comme je l’ai souvent réclamé.

Peut-être est-ce parce qu’il a échoué à se faire élire conseiller général en 2001 sur le slogan « Pays de Fontainebleau » ?

J-M V : Comme cela a encore été dit lors de la cérémonie des voeux, d’ailleurs démagogiquement transformée en lancement de campagne pour les municipales par le député, sa conception du Pays de Fontainebleau en Communauté d’Agglomération de plus de 50 000 habitants n’est pas la nôtre. Nous préférerions une fédération des communautés de communes qui veulent travailler ensemble, sans domination, et à taille humaine.

Est-il vrai que le débat d’orientation budgétaire a été structuré autour du « développement durable », comme il est écrit dans l’Elan n° 53 ?

J-M V : Reprenons la chronologie.
Fin août-début septembre, alors que la loi l’interdit six mois avant les élections, il publie un compte rendu de mandat dans le n° 51 de l’Elan. Pas une ligne sur le sujet qui nous occupe.
Un mois plus tard, grâce au « Grenelle de l’environnement », ce thème occupe toutes les publications.
Le maire sortant croit tenir la parade : le « débat d’orientation budgétaire ». Il fait donc compiler toutes les actions, dont certaines, comme le tri sélectif, datent de la mandature précédente et ne faisaient, d’ailleurs, que répondre à des obligations légales.
Arrive le débat au conseil municipal. Mon groupe et moi essayons d’y insuffler un peu de l’esprit du « Grenelle de l’environnement ». M. le maire le reconnaît d’ailleurs sportivement dans son éditorial. Mais sa sportivité ne va pas jusqu’à reproduire ce que nous avons dit.
Alors il rattrape son loupé du n° 51 en faisant un compte rendu de mandat sur ce thème dans le n° 53. Fallait-il qu’il se sente léger sur le sujet aux yeux des électeurs, puisqu’il a pris le risque de se mettre en infraction avec la loi, qui prohibe ce genre d’autosatisfaction payée par la collectivité (personnel municipal et imprimerie) dans les six derniers mois avant les élections !

En somme, il s’est mis dans l’illégalité !

J-M V : Il convient d’ailleurs de bien noter que si le terme anglais de développement « sustainable » était potentiellement porteur d’une dimension morale, le terme « durable » au contraire en est, lui, totalement dépourvu. Ce qui convient bien au maire qui au cours du Conseil Municipal du 3 juillet 2007 a déclaré tout de go : « La morale, c’est un mot que je ne connais pas. »
Il y a bien d’autres mots qu’il ne connaît pas : par exemple : transparence, concertation, parler vrai, même s’il les utilise à tort et à travers. Nous avons des dizaines d’exemples en mémoire.

En conclusion ?

J-M V : Une vraie politique de « développement vivable » impose une large concertation et c’est ce que nous ferons. M. Le Poulain se réfère à Claude Allègre, lui-même très contesté par les scientifiques sur la question du réchauffement climatique. Nous, nous préférons les Prix Nobel de la Paix (GIEC, Groupement International des Experts du Climat).
LA COMMUNE EST LA BONNE ÉCHELLE POUR CHANGER LA VIE

PROCHES DE VOUS
Jean-Marie Virot et les candidats de la liste, pour une ville éco-citoyenne
tél. 06.99.23.74.27
28, rue de la Moinerie, 77210 AVON
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